Les Protocoles standardisés du cancer du sein


Traitements et dépistage efficaces en terme de mortalité  ?

Depuis cinquante ans, le nombre de nouveaux cas de cancers a explosé.

Le dépistage précoce a-t-il eu un bénéfice ?

 

Malgré les progrès réalisés en matière de traitements, malgré les sommes colossales dépensées pour lutter contre le cancer, malgré le dépistage national systématisé, la mortalité par cancer du sein, pour ne prendre que lui, et contrairement à ce que l'on croit et à ce que l'on nous dit, n’a pas bougé de façon nette (seulement - 11%) depuis 1960 !

Elle a augmenté entre 1960 et 1980 puis a baissé discrètement depuis pour retrouver désormais des niveaux comparables à 1960.  

 

De plus, ces campagnes de dépistage systématique ont eu un effet pervers.

Nombre de "patients" se sont vu affublés de cancers qui n’en étaient pas vraiment. Ils sont venus grossir le nombre de "survivants" du cancer, masquant par-là l’ampleur de l’échec.

(Sources L. Schwartz - cancérologue de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP)

longtemps détaché à l’École Polytechnique.)


Le Parcours Personnalisé de Soins

J'avais lu, et on m'avait parlé du Parcours Personnalisé de Soins : le PPS.

J'ai naïvement cru que j'allais être passée au crible, en quelque sorte, afin de dégager un protocole personnalisé et surtout adapté à ma petite personne, mes caractéristiques, mes sensibilités ou que sais-je.

 

Naïvement en effet.

Car, en fait de Parcours Personnalisé, hormis mon nom, ma date de naissance et mon âge, mon poids, ma taille, le nom de mon médecin traitant, et le fait que j'avais eu, enfant, une hépatite médicamenteuse, il n'y avait là rien de très "personnalisé" en terme de "parcours de soins".

Mon parcours de soins a été le même que celui de toute femme ayant une tumeur invasive d'assez grosse taille (+ de 3 cm) et avec au moins un ganglion touché, dans toute la région Midi Pyrénées (et probablement ailleurs) à savoir : 

  1. Chimio : FEC 100 (3 perfusions) + Taxotère (3 perfusions)
  2. Chirurgie : mastectomie + curage axillaire
  3. Rayons : 25 séances de rayons à raison de 2 Grays/séance... voire plus.

Dans cet ordre. 

  1. La chimio placée en premier (appelée néoadjuvante) est sensée réduire la tumeur afin de la rendre opérable, au prix d’effets secondaires majeurs et dévastateurs ! Les molécules cytotoxiques utilisées en chimiothérapie sont de véritables bombes : elles visent l’ADN. Les chimiothérapies ont été inventées pour tuer. Mais elles tuent sans discernement cellules cancéreuses et cellules saines.
  2. La chirurgie ôte la tumeur, toute la glande mammaire et, par précaution, tous les tissus autour, dont une bonne partie du muscle pectoral, ainsi qu'une bonne dizaine de ganglions (là aussi par précaution).
  3. Quant aux rayons, vu qu'on nous a tout enlevé, ils sont effectués aussi par précaution, afin d'irradier et détruire d'éventuelles cellules cancéreuses qui traîneraient encore.

A ce "menu" on peut ajouter 5 ans d'hormonothérapie si le cancer est hormono-dépendant (on dit aussi hormonosensible).

Cela se détecte lors de la biopsie.

Ce n'est pas mon cas.

En cas de surexpression du récepteur HER2 (détecté aussi lors de la biopsie), on associe alors à la chimiothérapie, des thérapies ciblant le récepteur (trastuzumab par exemple).

Ce n'est pas mon cas non plus.

 

Rien de très personnel donc. 

Ah j'oubliais : ces traitements sont ensuite suivis par une surveillance carcinologique.

C'est-à-dire un examen clinique (effectué par le chirurgien et l'oncologue, en alternance, tous les 3 à 6 mois pendant 5 ans, puis tous les ans. Et à cela s'ajoute une mammographie annuelle.


Les Effets Secondaires (dommages collatéraux...)

La  CHIMIOTHERAPIE

Certainement et de loin le traitement le plus dur à supporter et sans doute le plus dévastateur pour l'organisme tout entier, la "chimio" comporte une kyrielle d'effets dits secondaires mais qui sont assez terribles (sans vouloir apeurer celles et ceux qui vont s'y soumettre).

Et dans ce contexte, perdre ses cheveux passe vite au second plan car... ça ne fait pas mal ! Et ça repoussera !

La chimiothérapie ne date pas d'hier : ses vieilles molécules, dérivées des gaz de combat de la Première Guerre mondiale, forment encore aujourd’hui la base des traitements anticancéreux.

 

En effet, les moutardes azotées (agents alkylants), sont des dérivées du fameux et terrible "gaz moutarde" (appelé aussi Yperite du nom de la ville d'Ypres - Belgique où il fut pour la première fois utilisé en septembre 1917). 

 

Elles sont utilisées dans le traitement des cancers, en entrant dans la composition de certaines chimiothérapies dites cytotoxiques....

Et notamment le Cyclophosphamide (le C du FEC 100...) qui existe depuis... 1957 !

 

Automne 1917 - Ypres : Les tirs d’artillerie ont enfin cessé. Plus de 5000 soldats alliés (essentiellement des Français, des Belges et des Canadiens) se reposent. Soudain, ils voient arriver sur eux des nappes de gaz verdâtre portées par le vent. Elles ont été lâchées par des machines inconnues manipulées par les Allemands, à quelques centaines de mètres de là. Personne ne se doute qu’il s’agit d’une nouvelle arme de destruction massive : le « gaz moutarde », la première arme chimique.

Comme souvent pour les traitements conventionnels du cancer les effets sont dévastateurs et peuvent même développer une prédisposition au... cancer...

Le "gaz moutarde" fait baisser la résistance immunitaire, il a pour effet de détruire la moelle osseuse, supprimant ainsi les défenses immunitaires et stoppant le renouvellement des cellules sanguines. L’effet mortel du gaz moutarde vient de l’effondrement du nombre de globules blancs dans le sang après quelques jours.

 

De plus il peut entraîner une lésion grave : la cassure de la double hélice d'ADN.

C'est cette dernière "qualité" (rupture de la double hélice d'ADN) qui donna l'idée à deux jeunes scientifiques, Alfred Gilman et Louis Goodman de l’université de Yale, aux Etats-Unis,de l'utiliser pour traiter les cancers (la leucémie en particulier)

 

Il est à noter que l'on savait déjà, depuis la 1ère Guerre Mondiale donc, que les lésions des tissus mettent beaucoup de temps à guérir.

N'oublions pas non plus les effets collatéraux de Paclitaxel (Taxotère®) qui est extrait des très toxiques aiguilles de l'if.

Ce produit a une toxicité neurologique non négligeable.

Ce poison peut affecter, ou endommager, de façon plus ou moins durable (Il arrive parfois que ces dommages ne soient pas réversibles) selon les personnes et la dose administrée, le système nerveux central, le système nerveux périphérique et une partie du système nerveux périphérique appelée nerfs crâniens.

Ces neuropathies sont la conséquence d'une atteinte toxique directe de l'axone ou d'une démyélinisation, c'est-à-dire en affectant les gaines qui entourent les nerfs. Toutes les fibres nerveuses sont susceptibles d’être atteintes, sensitives, motrice mais également végétatives.

 

Le Taxotère® a déclenché, pour ma part, une démarche instable, des crampes et décharges électriques, des picotements, des fourmillements une impression d'avoir reçu des coups de marteau sur les doigts et les orteils, de paralysie des extrémités de mon corps, des sensations de brûlure et "d'étau" serrant jambes pieds, bras et mains et les pieds, une faiblesse musculaire, une faiblesse du visage, de la langue et des lèvres et un changements du goût, toutes choses qui commencent seulement à s'estomper, un an et demi après l'arrêt du traitement...

 

Et je ne parle pas de cette ostéoporose sévère, fracturante et rapide qui s'est installée sournoisement et s'est révélée au grand jour dès l'arrêt des traitements !... Mais l'oncologue, le Dr G. Lagerbe refuse de mettre cela au discrédit de "sa" chimio...

Primum Non Nocere ... (d'abord, ne pas faire de mal) -  Hippocrate

Beaucoup de chimiothérapies nécessitent que le patient puisse supporter le traitement. 

Avant de commencer une chimiothérapie, une performance diagnostique s'impose. Celle-ci permet en effet de savoir si le patient peut supporter le traitement ou si l'on doit atténuer la dose administrée. 

 

Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu une telle "performance diagnostique" avant mon traitement... A moins que ce ne soit cette appréciation globale de l’état général du malade nommé "Performans status" ?

Auquel cas, bien sûr, en me voyant lors de la première visite l'oncologue n'a pas eu besoin d'y avoir recours.... car je totalisais le score "zéro" !

 

Performans status  

  • 0 -  Capable d’une activité identique à celle précédant la maladie sans aucune restriction.
  • 1 -  Activité physique diminuée mais malade ambulatoire et capable de mener un travail. Toute activité physique pénible est exclue.
  • 2 - Malade ambulatoire et capable de prendre soin de lui même mais incapable de travailler. Alité ou en chaise moins de 50 % de son temps de veille.
  • 3 - Capable seulement de quelques soins, alité ou en chaise de plus de 50 % de son temps de veille.
  • 4 - Incapable de prendre soin de lui-même, alité ou en chaise en permanence.

 Les effets secondaires dont souffrent les patientes atteintes d'un cancer du sein et "bénéficiant" des protocoles de chimiothérapie (les plus courants étant 3 cures de FEC 50 ou 100 + 3 cures de TAXOTERE) sont les suivants :

  • Diarrhée
  • Nausées
  • Vomissements
  • Intense fatigue
  • Maux de tête
  • Mucite
  • Aphtes
  • Troubles du goût et de l'appétit
  • Sécheresse de la bouche
  • Gastrite
  • Colite
  • Alopécie (perte des cheveux)
  • Décollement des ongles

POUCE !!! (c'est pas fini....)

  • Trouble de la thymie et du sommeil, avec ou sans cauchemars
  • Angoisse
  • Douleurs et raideurs articulaires
  • Thrombopénie (diminution du nombre de plaquettes sanguines en dessous du seuil de 150 000 plaquettes par millimètre cube)
  • Leucopénie (diminution des polynucléaires neutrophiles - globules blancs - en dessous du seuil de 1500 / millimètre cube)
  • Troubles du bilan hépatique
  • Et "syndrome main-pied" pour le Taxotère®, (autrement dit neuropathies périphériques : paresthésies, dysthésies etc...)

Voilà - en gros - à quoi il faut s'attendre !

Et c'est ce que j'ai accepté de subir.

"On n'a pas le choix" entends-je dire.

 

Je ne sais pas. Peut-être que si finalement.

Mais on ne nous en propose aucun.


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