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Pâques

Samedi  

Les nuages s'accrochent encore et grisent le ciel.

 

En fin d'après-midi, nous recevons la visite surprise d'une amie.

Elle vient du Tarn voisin. Pays des Bastides et de Cocagne... Pays de la forêt de Grésigne et ses anciennes verreries.

Elle me découvre moins fatiguée qu'elle ne le craignait et j'en suis heureuse.

Elle a apporté un gâteau aux noix et nous buvons un thé vert.

Elle arrive du nord du Lot, où elle vient d'acheter des protections contre les chevreuils pour ses jeunes noyers qu'elle vient juste de planter. Elle se recycle en "fermière" pour sa sortie de carrière au sein de l'Education Nationale !

If commun (wikipedia)
If commun (wikipedia)

 

Biologiste de formation, nous parlons nature... puis... vie et mort des cellules... 

Car je ne peux m'empêcher de monopoliser un peu (trop sans doute) l'attention sur ma préoccupation du moment : les trolls du fennec rouge et ceux à venir du phacochère noir.

 

Elle me parle alors de ce "phacochère"(Taxotère®)

J'apprends que la substance active est extraite des aiguilles de l'if européen (Taxus baccata... d'où son nom). 

 

C'est un produit extrêmement toxique (les feuilles d'if étant un poison violent) et donc très allergisant. Je comprends mieux le pourquoi des corticoïdes qui accompagneront la "cure" !...

 

J'ai lu que le rôle du Taxotère® est de stabiliser les microtubules mais cette plomberie ne me parle pas !

Elle évoque alors le rôle de ces "tubes", dans la réplication des cellules.

En bloquant la croissance (et décroissance) des premiers on empêche la seconde de se produire. Tout s'éclaire. Un peu. Et je la remercie.

Je saurai pourquoi je dois supporter les nouveaux trolls à venir.

Dimanche

Cette nuit, des chevreuils ont longuement aboyé sous nos fenêtres et sous le jardinet.

 

Je reste un long moment éveillée puis soudain, il me vient la certitude que ce n'est pas un lapin vorace qui a brouté les blettes du jardinet, mais un chevreuil en goguette qui a franchi d'un bond le petit muret.

J'en parle à Lou dès le matin. Il est d'accord. 

Et parce que c'est Pâques, et qu'il fait beau, nous entamons la matinée, chacun à son heure néanmoins, par la dégustation d’œufs à la coque !

 

 A midi une buse a crié longtemps, en tournoyant au-dessus de la colline, imitée peu après par un geai dont la voix était toutefois plus criarde.

Les geais sont des farceurs et des imitateurs nés. Ici ils aiment imiter les klaxons des gros camions qui signalent leur présence avant les nombreux virages en lacet de la route qui serpente au bas de la colline.

J'ai revêtu, une robe courte, sans bas ni collants... pour mieux sentir le soleil et le vent sur mes jambes.

Le soleil ne parvient pourtant pas encore à réchauffer l'air.

Déjà Lou n'a pas rallumé le poêle ce matin. Seuls quelques radiateurs assurent une tiédeur confortable à la maison.

 

De fins nuages blancs, barques légères poussées par des courant venant de l'est, voguent au large dans l'océan bleu pâle du ciel.

 

Le long du sentier que nous empruntons tous les jours, les premières orchidées sauvages ont dégainé leur tige d'un vert bleuté pâle : les ophrys litigieux (Ophrys araneola) gonflent leur gros labelle brun tels des abdomens bombés et poilus d'araignées.

Ils poussent par groupe, sur le versant sud, sud-ouest, au début, puis font le tour complet de la colline.

Plus loin, un ophrys jaune (lutea) a réussi à crever la terre durcie du sentier, et plus loin encore, un orchis bouffon (Anacamptis morio), petit et râblé, pointe sa tête rose pourpre.

Ophrys litigieux (Ophrys araneola) et Orchis bouffon (Anacamptis morio)
Ophrys litigieux (Ophrys araneola) et Orchis bouffon (Anacamptis morio)

Dans l'après-midi, le vent a balayé tous les nuages. D'un horizon à l'autre c'est un grand ciel tout bleu !

Une brise froide qui vient du nord et court à ras du sol caresse mes jambes qui frissonnent un peu. 

Je me sens vivante.

Lundi

Et toujours ce grand ciel bleu et ce vent froid du nord.

Aujourd'hui, j'ai faim. J'ai envie de manger.

 

Je passe du temps dehors, à capter le soleil. Comme le vent qui a défriché le ciel de ses nuées, Lou nettoie le jardin de ses mauvaises herbes. Des salades par centaines se sont repiquées toutes seules ! Le persil en a fait de même.

Lou tente le pari osé de planter quatre pieds de tomates.

Une pomme-de-terre oubliée a donné un plan déjà prêt à être buté, et les graines d'un potiron d'Hokkaido venu du jardin d'un copain, ont germé dans leurs pots ! Leurs petites feuilles ovales, vert pâle, au bord lisse, s'étalent sagement comme un 8. 

 

Un grand papillon jaune (un souffré ?) vole autour du jardinet et hier j'ai vu un flambé !

Potions d'Hokkaido (potimarrons)
Potions d'Hokkaido (potimarrons)
Le jardinet, les blettes, les salades, le pieds de tomates et le plan de pommes-de-terre !
Le jardinet, les blettes, les salades, le pieds de tomates et le plan de pommes-de-terre !

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Notes

Pour en savoir plus sur le Taxotère®

 

Le  docétaxel (dont la forme commerciale est Taxotère® est issue d'une molécule extraite des feuilles de l'if européen (Taxus baccata) 

Il stabilise les microtubules en inhibant leur dépolymérisation par liaison stable à la tubuline et entraîne ainsi un blocage de la mitose

Le Taxotère® est utilisé à la dose de 100 mg/m2 toutes les 3 semaines par voie intra-veineuse, en perfusion d’une heure.


Il existe une toxicité pour la moëlle osseuse (baisse des leucocytes et des thrombocytes) avec de possibles réactions d’hypersensibilité. On peut également constater des œdèmes et épanchements par rétention d'eau et des troubles neurologiques.

 

Le docétaxel ne doit pas être administré tant que le nombre de neutrophiles est inférieur à 1500/mm3.



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Effets indésirables du Taxotère®
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