ÉTÉ BRULANT

Sous le soleil... exactement

...Pas à côté, pas n’importe où

Sous le soleil, sous le soleil

Exactement, juste en dessous.

(S. Gainsbourg)


La colline se dessèche.

L'herbe n'est plus qu'un paillasson jaunâtre qui craque sous les pas.


Les cigales s'activent depuis tôt le matin, jusque tard après le coucher du soleil.

Parfois il fait tellement chaud, vers midi, quand le soleil est au zénith, qu'elles se taisent. D'ailleurs leur crissement est moins intense, moins crispant.

Tous les animaux de la colline se terrent dans la journée.

Quand les ombres s'étirent, on en aperçoit parfois, oubliant leur prudence et discrétion coutumières.

Il y a trois jours, de jeunes sangliers, pas encore adultes mais plus marcassins non plus, jouaient dans la truffière, au bord du chemin.

Avant-hier un lièvre tout ramassé, oreilles rabattues sur le dos, comme un gros carton posé devant la roulotte, s'est déplié mollement lorsque je fus à seulement quelques mètres de lui pour détaler ensuite dans les fourrés. Son gîte n'est pas loin. Nous le reverrons.

Lou, tôt levé,  donne à boire aux tomates et haricots qui conservent leurs pieds un peu au frais grâce au paillage que Lou leur a prodigué.

Grâce à cette sage précaution, depuis une quinzaine de jours, nous mangeons des salades de grosses tomates longues et goûteuses., qui ressemblent à des poivrons ou des piments : des "Andines cornues (ou cornues des Andes)", à la peau fine et à la pulpe bien charnue, avec de la feta, du basilic et de la ciboulette... 

Nos "cornues des Andes"
Nos "cornues des Andes"

Un matin, alors qu'il arrosait, Lou s'est vu observé par un étrange petit cerf asiatique intrigué et curieux : un muntjac de Formose (ou de Reeves) échappé du parc animalier de notre plus proche voisin.

 

Et hier le petit muntjac est revenu et s'est mis à crier sur le chemin, à côté de notre boîte à lettres ! Avait-il soif ? Cherchait-il de l'eau ? 

 

Il s'est enfui lorsque nous nous sommes approchés. Il reviendra... 

Muntjac de Formose (ou de Reeves) photo de Sue Roehl
Muntjac de Formose (ou de Reeves) photo de Sue Roehl

Notre voisin, qui apparemment ne sait que faire de son argent, s'est amusé, il y a quelques années, à lâcher, sur une vingtaine d'hectares dûment et chèrement clôturés, des créatures de tout poils, exotiques et improbables, histoire de montrer qu'il avait "de quoi" et n'était pas un "Monsieur Tout le Monde". Donc, il n'est pas un "monsieur tout le monde"... sans pourtant être un Monsieur. 

Depuis quelques temps, ce petit homme en mal de reconnaissance s'est trouvé d'autres "jouets" et le parc animalier ne l'intéresse plus guère que pour y envoyer parfois des "chasseurs" armés de fusils... ou d'arcs... qui, moyennant finances, se paient, au sens propre et figuré, un carton : un daim ou un mouflon... par exemple.


Et parfois des animaux parviennent à s'échapper de leur enclos, telle cette harde d'une dizaine de daims qu'une battue administrative a dû "détruire", les daims n'étant pas des "natifs" du Lot.

Et puis aussi ce wallaby qui s'est finalement fait percuter par une voiture près de la rivière Lot.

Wallaby du voisin - 2009
Wallaby du voisin - 2009

 Au soir du 14 juillet nous quittons notre colline brûlante : comme chaque année le Festival de Blues de Cahors offre une soirée "boulevard" gratuite.


Les rues du Cahors médiéval et le large Boulevard Gambetta sont alors dédiés à la déambulation des piétons, familles, couples, jeunes et vieux, beaucoup d'anglais, des musiciens aussi.


Cadurciens, Lotois et touristes en goguette !


On s'installe aux terrasses des bistrots où des groupes jouent toute la soirée ! On mange, on grignote, on bavarde, on boit, sous les vieilles pierres et les platanes.

Cahors : les concerts gratutis du "Boulevard du blues"
Cahors : les concerts gratutis du "Boulevard du blues"

Cette année, ma grosse fatigue oblige, nous marcherons peu, et resterons à la même terrasse, avec juste une petite boucle vers la Cathédrale et les vieux quartiers en fin de soirée, où deux trois autres groupes jouent mais nous convaincront moins.

 

Grisée par l'ambiance, la douceur de l'air et le blues, balancé par Lil Red and the Rooster, je m'octroie la permission de boire un mojito et même de danser ! Ho... un tout petit swing de rien du tout mais qui me remet à la fois les idées en bonne et agréable place ainsi que mon bras et mon épaule ! Rien de tel que de faire les exercices prescrits, en musique !

Nous serons de retour chez nous vers 1 heure du matin. Il fait meilleur. La nuit apporte un peu de fraîcheur. 

Le lendemain, je prépare ma besace à paperasse pour mon rendez-vous du 16.

Convocation, feuille de mutuelle, prise en charge ALD (Affection de Longue Durée) à 100%, Carte Vitale, résultats d'examen etc...

Le téléphone est réglé pour déverser sa suave mélodie à exactement 5 h 50 du matin...

 


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