Ultime Péage
Le réveil de la Force
Pendant la semaine qui a suivi, il a fallu se réveiller... Comme dit Fleur, "parce que la vie continue..."
Mais toujours cette brutale envie de pleurer.
Rester debout, malgré tout. Même avec des béquilles.
Depuis notre colline la folie semble tellement irréelle et pourtant... Comment ne pas sentir la montée sourde de la haine ?
Dans notre campagne du fin fond de la France, au marché fermier, au supermarché local, à la pharmacie ou à la "Presse" du coin, on entend les pires choses. Et sur les réseaux sociaux, ce n'est guère mieux.
Restons calmes.
Il faut trouver en soi cette force de dignité et d'humanité, face à la barbarie inhumaine et fanatique d'une part, et face aux réactions qui explosent à fleur de peau, à fleur de nerfs, à fleur d'émotions.
Déferlement de bons sentiments d'un côté, et d'appels à la guerre de l'autre.
Discours compassionnels pour les uns, martiaux pour les autres.
Se tenir droit, rester en marche dans la voie juste, celle du milieu.
Faire appel à la Force, du côté lumineux.
Chercher, réfléchir à des solutions autres que le tout policier, le tout militaire, le tout va-t-en-guerre radical.
Mais est-ce encore possible ?
"Keep calm and carry on"...
Depuis ce vendredi 13, mon dos s'est de nouveau crispé. Oh, pas autant qu'il y a un mois, ni deux, mais les nerfs et les muscles ont subi la charge émotionnelle. Ils se sont tendus et certains mouvements simples sont redevenus douloureux. Ou impossibles.
Dr Garrigue m'avait prévenue : "pas de stress"....
Mais comment l'éviter ?
Un indicateur pourtant que le poison, celui de l'if en tout cas, commence à se retirer de mon corps : mes ongles ont presque repris leur aspect initial !
Quant à mes cheveux, ils se sont remis à pousser, tout en boucles et bouclettes sur l'arrière du crâne !
On croirait le pelage argenté d'un animal ou d'un faune...
Et je trouve, en m'observant du coin de l’œil, que cela me donne presqu'un air de Yoda, le Maître Jedi, la "misérable petite créature verte" (la couleur et la grande sagesse en moins) qui vécut dans les marécages inhospitaliers de Dagobah...
"Par le côté lumineux de la Force, rester éclairée tu dois !"
Je m'y applique avec ténacité.
Mais les journées s'écoulent en trébuchant les unes sur les autres.
La peur s'est insinuée dans nos failles.
Et la lumière décline : chaque jour perd un peu de son soleil. Est-ce l'usure de l'habitude et du temps qui nous feront reléguer dans un coin de notre cœur enfin apaisé, ces heures qui nous ont foudroyés ? Il ne faut pourtant pas les oublier.
Maintenant nous devons néanmoins sortir de l'ornière, de la boue et la terreur dans lesquelles le côté obscur du Califat, la Pieuvre noire et tentaculaire, nous a plongés.
Maintenant je dois m'extirper de ce marécage de miasmes et douleurs dans lequel la violence sournoise de Karkinos, le Crabe, m'a jetée !
Il est temps de secouer ce manteau de misère, cette chape de plomb placardée sur mon dos et ma poitrine : il est temps de relever la tête. Et regarder le soleil.
Oh mon dos ! Redresse-toi !
Que les clous qui te transpercent tombent, que les plaques qui t'engourdissent et t'alourdissent se détachent enfin !
Combien de temps encore devrai-je attendre que la lumière et la légèreté reviennent ?
Il m'arrive d'avoir envie d'en finir, d'une manière ou d'une autre car la Force a tellement décliné que ne subsiste plus qu'une immense lassitude.
Mais il m'arrive aussi de savoir avec certitude, ancrée au fond de moi, que c'est une question de temps, que tout cela va cesser un jour et que cette vie, pour moi, n'est pas terminée.
Pas encore.
Alors, je reprends confiance dans ma Bonne Etoile.
Pas la Noire.
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Pierre (dimanche, 22 novembre 2015 08:29)
"Toujours en mouvement est l'avenir..."
Yoda :-)